Petits-déjeuners : tous les élèves n’en prennent pas le matin
Des petits-déjeuners gratuits pourraient bientôt apparaître dans les écoles défavorisées. Après avoir constaté que certains élèves arrivaient en cours le ventre vide, des professeurs veulent leur offrir de quoi manger. Cela permettrait à la totalité des classes de mieux commencer leur journée. Ce projet pourrait s’intégrer au Plan Pauvreté, présenté demain par Emmanuel Macron.
Petits-déjeuners : un repas essentiel
Considéré par le corps médical comme le repas le plus important de la journée, le petit-déjeuner devrait être une habitude pour chaque élève. Pourtant, dans certaines écoles situées en zones défavorisées, quelques enfants et adolescents n’en prennent jamais. Une carence que souhaitent notamment combler les enseignants de l’École de Briançon. Cet établissement, classé dans le Réseau Éducation prioritaire, pourrait prochainement distribuer des petits-déjeuners gratuits. La Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) a déjà approuvé le principe. Cette pratique permettrait de rétablir une forme d’égalité parmi les enfants scolarisés.
Petits-déjeuners : une pratique à consolider
La préoccupation de l’Éducation Nationale d’offrir en France un petit-déjeuner à tous les élèves n’est pas nouvelle. Dans le passé, cette mesure a déjà été discutée en 2003. Aujourd’hui, elle revient dans l’actualité, après certains constats sur le terrain, faits par divers enseignants. Leurs observations confirment plusieurs études, anciennes et récentes. Déjà, en 2015, le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) avait publié une enquête édifiante. Celle-ci révélait qu’en moyenne, par classe, 3,4 enfants ne prenaient jamais de petit-déjeuner. Pour des raisons matérielles ou par simple habitude familiale.
Petits-déjeuners : un signe de clivage social
L’étude réalisée par le CREDOC révèle aussi que le nombre d’enfants privés de petit-déjeuner augmente en fonction de leur classe sociale. En effet, ce chiffre atteint la barre de 5,2 enfants dans les écoles classées en zone d’Éducation Prioritaire. Pascale Hébel, Directrice du département consommation du CREDOC, a réagi à ce sujet. Selon elle, aujourd’hui, la pratique du petit-déjeuner s’est fragilisée et ce repas du matin ne joue plus pleinement son rôle. En tous cas pas le même que pour les générations précédentes. Désormais, il ne constitue plus ce « […] rituel familial, inscrit dans un temps pris en commun. »
Petits-déjeuners : une dotation nationale prévue
Pour aider le petit-déjeuner à redevenir une habitude commune, partagée par tous, la mise en place d’un fonds de dotation sera abordée lors de la présentation du Plan Pauvreté. Cette mesure pourrait être adoptée dès janvier 2019. Pour commencer, elle serait d’abord testée dans les zones d’Éducation Prioritaire. Plusieurs députés y sont favorables. Notamment Olivier Véran, élu socialiste de la première circonscription de l’Isère, par ailleurs neurologue. Partisan de cette mesure, il pense que la pratique des circuits alimentaires courts la valorisera. En effet, ce système : « […] permet de sensibiliser les plus jeunes à l’importance d’une alimentation saine et locale. »
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