Trottinettes en libre-service : une tendance problématique
Les trottinettes en libre-service ont pris la suite des vélos en accès libre à Paris, ainsi que dans plusieurs grandes villes françaises. Ce nouveau moyen de transport séduit de plus en plus. Actuellement, dans la Capitale, deux fournisseurs se partagent le marché : Lime et Bird. Pour utiliser leurs engins, le tarif est d’un euro la course, auquel il faut rajouter 15 centimes par minute. Pour une utilisation d’une heure, cela revient à 10 euros.
Des coûts cachés
Le problème, c’est que ces trottinettes en libre-service entraînent en réalité des coûts cachés pour l’ensemble des contribuables. En effet, en plus d’encombrer l’espace public, ce qui constituent une nuisance, ces deux-roues encouragent parfois le vandalisme. De plus, ils peuvent tomber en panne. Cela nécessite l’intervention des services publics. Au final, cela entraîne des frais pour les contribuables qui, en bout de chaîne, payent tout cet entretien.
Un problème de sécurité
Présentées comme un moyen de locomotion festif et « dans le vent », les trottinettes en libre-service ne sont, en fait, pas si festives que ça. En 2017, elles ont provoqué 284 accidents ayant causé des blessés. Il y a même eu 5 accidents mortels. Cela représente une hausse de 23 % par rapport à l’année précédente. Pire, ce bilan négatif est en continuelle augmentation. Les spécialistes de la sécurité routière expliquent que ces trottinettes sont beaucoup moins stables que des vélos. Cela est dû au fait que leurs petites roues disposent d’un écartement plus faible.
Une vitesse excessive
Pour ne rien arranger, ces véhicules peuvent rouler en moyenne à 25 km/heure. Une vitesse importante, qui s’associe malheureusement à une mauvaise stabilité. Pour l’instant, aucune législation n’impose de porter un casque pour conduire ces véhicules. Une aberration, quand on constate que ces trottinettes en libre-service peuvent ainsi doubler des vélos. A ce sujet, la Mairie de Paris envisage de lancer une campagne de communication pour encourager le port du casque lorsqu’on roule en trottinette électrique.
Une facture écologique et matérielle
Comme ces trottinettes électriques doivent être rechargées, il faut les collecter le soir. Cela se fait en voiture ou en camion, avant de les remettre en service le lendemain matin. Or, tous ces déplacements annexes créent de la pollution urbaine. Parfois, il faut en plus les réparer. En effet, le vandalisme est un fléau réel pour ces trottinettes en libre-service. Il suffit d’aller sur Internet pour voir ce que certains font avec. Des vidéos extrêmes les montrent parfois incendiées, ou lancées du haut d’un immeuble. Les actes d’incivilité ne manquent pas.
Réaction de la Mairie de Paris
La trottinette a du succès dans de nombreuses villesPour mieux réglementer l’usage des trottinettes en libre-service, les services d’Anne Hidalgo ont annoncé qu’il était désormais interdit qu’elles roulent sur les trottoirs. Cette mesure vient confirmer l’annonce faite en septembre dernier par Élisabeth Borne, la ministre des Transports. Alors que cette interdiction n’est pas encore validée par le Code de la route, la Mairie de Paris peut néanmoins verbaliser les utilisateurs qui mettent en danger les piétons. Grégoire Emmanuel, premier adjoint d’Anne Hidalgo, a expliqué que cette disposition avait pour but de protéger les piétons les plus fragiles. A savoir, les personnes âgées, celles qui utilisent des poussettes et les enfants.
Des stationnements plus encadrés
Pour faire cesser les abandons sauvages de trottinettes en libre-service, la Mairie de Paris envisage de créer des places réservées à ce type de véhicule. Ainsi, les stationnements gênants pourraient bientôt entraîner des amendes. Par ailleurs, la Mairie devrait établir une charte avec les sociétés qui travaillent dans ce secteur. Elle aura pour objectif, après discussions avec la Ville, d’instaurer une redevance liée à l’occupation de l’espace public.
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