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La ville de Béziers va inaugurer un nouveau système d'aides sociales, basé sur le principe travailler pour être aidé.

Travailler pour être aidé : un dispositif d’aides au mérite

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Travailler pour être aidé : un encouragement à donner de son temps

A partir du 1er janvier 2020, la ville de Béziers va mettre en place un dispositif d’aides supplémentaires au mérite. Il permettra aux bénéficiaires volontaires de toucher jusqu’à 1.000 euros. Cette mesure concernera les personnes déjà aidées par le Centre Communal d’Action Sociale de la ville, le CCAS.

Un principe basé sur le donnant-donnant

En instaurant ce nouveau système du « travailler pour être aidé », la ville de Béziers a décidé de multiplier par trois le montant des aides accordées jusqu’à présent. Cependant, pour en bénéficier, la condition requise sera de donner de son temps à la communauté. Ainsi, en acceptant quelques heures de travail, dans un service donné, une personne pourra recevoir un soutien financier complémentaire. Son montant dépendra de l’importance de la contribution apportée. Pour justifier la mise en place de ce nouveau système, Robert Ménard, le maire de Béziers, a expliqué sa décision. Notamment, en expliquant qu’il en avait « […] assez de l’assistanat. » De plus, il a ajouté « Tu travailles, on t’aide. Je trouve que ça change radicalement le rapport aux choses. »

Combler certains besoins à Béziers

Pour bénéficier de ces aides supplémentaires, les bénéficiaires, qui ne touchaient jusqu’à présent que 300 €, devront les mériter. Par exemple, en s’occupant de l’entretien des espaces verts. Ou en bouchant des trous dans la chaussée. Ou encore en collectant des détritus dans la ville. Ce dispositif, basé sur le principe « travailler pour être aidé », restera indépendant de celui des allocations et du RSA. De fait, il ne concernera que les aides dites « facultatives », accordées par le CCCAS. Par ailleurs, ces sommes complémentaires à l’allocation de base resteront dédiées à des tâches d’urgence. Par conséquent, elles ne seront versées que de façon ponctuelle. Néanmoins, elles pourront aussi servir à régler des dépenses jugées essentielles. Par exemple, une facture en retard, ou le coût d’un permis de conduire.

Une logique assumée

Travailler pour être aidé est un principe qu’approuve Robert Ménard, le maire de Béziers.

Interrogé sur la logique du système « travailler pour être aidé », Robert Ménard a déclaré « Je crois que c’est une aide intelligente, qu’on apporte à des gens qui ont besoin d’un coup de main à un moment donné. » A ses yeux, c’est « un rapport égalitaire ». Ainsi, il précise « On t’aide, mais tu aides la collectivité. Il n’y en a pas un qui est en position de faiblesse. Je trouve ça incroyablement bien. » Enfin, il affirme « Moi, je déteste l’assistanat. Je pense que les gens n’ont pas envie qu’on leur fasse l’aumône. »

Des réactions très critiques de la CGT

Suite à l’annonce de ce nouveau dispositif, la CGT a rapidement montré son désaccord. Ainsi, sur place, son porte-parole a déclaré que les futurs bénéficiaires de ces aides seront « une main-d’œuvre bon marché, corvéable à merci, qu’on prend quand on en a besoin. » Or la CGT est le syndicat majoritaire dans la ville de Béziers. Yvan Vialettes, son secrétaire général, reproche notamment à la ville, depuis l’élection de Robert Ménard en 2014, d’avoir « supprimé 208 emplois ». Or, cela aurait entraîné ensuite des conséquences très négatives dans de nombreux services. Pour lui, ce principe du « travailler pour être aidé » démontre surtout « […] la super précarité des personnels concernés. » De fait, il ne servira qu’à tenter de pallier l’absence de services publics à Béziers. Quoi qu’il en soit, face à ce nouveau dispositif, l’avis de nombreux Biterrois reste mitigé. Certains jugent cette mesure déplorable, d’autres la trouve très utile.



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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.