Taxe d’habitation : une réforme pleine d’incertitudes.
Récemment, le Premier ministre Édouard Philippe a fait en sorte de rassurer les élus locaux concernant la réforme imminente de la taxe d’habitation. Cependant, certaines inquiétudes demeurent. Sont-elles justifiées ?
Une suppression inquiétante
La séance du Sénat devrait dissiper les interrogations qui persistent encore au sujet des nouvelles modalités qui seront appliquées à la suppression de la taxe d’habitation. Si cet impôt est censé ne plus être réclamé à 80 % des ménages français, beaucoup se demandent aujourd’hui comment elle va être remplacée.
Comment remplacer la taxe d’habitation ?
Ce changement important pourrait en effet entraîner sur le territoire un manque à gagner non-négligeable pour l’ensemble des mairies. Les finances municipales risquent de s’en ressentir, et il faudra peut-être trouver un moyen de compenser des manques de trésorerie, parfois pénalisants. En première ligne des inquiétudes soulevées par cette réforme, on trouve la possiblilité de subventions supprimées, alors qu’elles étaient jusqu’alors attribuées à diverses associations. La perspective peu réjouissante d’éventuelles suppressions de postes, causées par une soudaine perte de moyens, suscite également des craintes.
Un changement positif ?
Les plus optimistes pensent que ce changement sera une excellente opportunité pour réfléchir sur une utilisation mieux contrôlée et plus rationnelle de cette taxe. À la faveur de ce changement, les maires devront peut-être mieux définir, ou en tous cas différemment, leurs priorités dans leurs budgets. Pour beaucoup de propriétaires, le pourcentage de 20 % de contribuables qui continuera à payer cette taxe constitue une menace. S’ils se retrouvent parmi cette tranche, leur portefeuille pourrait s’en ressentir. Ils redoutent que les sommes qui ne seront plus perçues entraînent mécaniquement une augmentation substantielle de leur impôt foncier. Un dispositif auquel les mairies pourraient effectivement avoir recours pour retrouver des fonds, s’ils leur font défaut Au final, les sommes réclamées aux contribuables pourraient alors revenir au même. Les foyers jugés comme étant « aisés » pourraient ainsi se retrouver dans le collimateur de Bercy. La frange des retraités qui perçoit une retraite confortable, ainsi que la classe dite moyenne, pourraient une fois de plus être mises à contribution.
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