Super-riches : une catégorie d’hyperprivilégiés
Concernant les super-riches, l’Observatoire des inégalités, dans son dernier rapport, révèle que la France est un pays très favorable aux citoyens les plus aisés. En effet, les mieux nantis y sont même plus riches que dans de nombreux pays européens. C’est la conclusion de cette édition, parue le 4 juin 2019.
Une classe au sommet
Le seuil qui permet d’appartenir au 1 % des Français considérés comme super-riches se situe, pour une seule personne, à 7.000 euros mensuels, après imposition. Ainsi, la dernière étude effectuée par l’Observatoire des inégalités place les Français les plus nantis en seconde position parmi les Européens. Juste derrière les Suisses. Par conséquent, ce constat infirme la théorie selon laquelle il existerait dans l’Hexagone une émigration des super-riches. De fait, ces derniers ne sont pas poussés hors de France par une fiscalité dissuasive. En réalité, les super-riches restent dans l’Hexagone car ils y gagnent très bien leur vie. Par conséquent, le rapport de l’Observatoire des inégalités contredit ce qui apparaît comme un mythe. Cette étude confirme même que la France offre un excellent niveau de vie aux super-riches.
Quelques comparatifs entre les super-riches européens
Le 1 % des super-riches suisses touche un revenu minimum de 8.918 euros. En Norvège, les citoyens appartenant à cette classe perçoivent 6.617 euros. Après impôts, les super-riches français gagnent 5,8 % du revenu national. Ce pourcentage place à égalité ce 1 % d’hyperprivilégiés nationaux avec les Grecs les plus riches.
Le clivage du patrimoine
L’Observatoire des inégalités révèle que les super-riches prospèrent en France.En France, le 1 % des super-riches possède 17 % du patrimoine national. Ce pourcentage révèle qu’en terme d’inégalités, le patrimoine est plus déterminant que le seuil de revenus. Lorsqu’on inclut dans ce calcul les 10 % des citoyens les plus aisés, ces derniers possèdent la moitié du patrimoine national. En comparaison, l’étude de l’Observatoire des inégalités montre que « le patrimoine médian des cadres est supérieur à 200.000 euros, alors que celui des ouvriers non qualifiés s’élève à 16.400 euros. » Cette disproportion engendre une répétition des inégalités, de génération en génération. Plus précisément, si l’on considère que 1 % des super-riches capte 5 % des salaires, cette classe se partage 30 % des revenus patrimoniaux. Par ailleurs, elle monopolise 47 % des revenus exceptionnels. Cette catégorie représente les plus-values réalisées avec des actions ou des ventes immobilières. Quant aux revenus patrimoniaux, ils proviennent essentiellement de loyers perçus.
Des inégalités qui s’amenuisent
En conclusion, cette étude de l’association démontre que les inégalités économiques dans le pays sont moins fortes qu’au début du XIXe siècle. En effet, depuis cette époque, la proportion des revenus touchés par le 1 % des super-riches a presque baissé de moitié. Néanmoins, après un affaissement quasi constant durant la période 1920-1980, cette part a de nouveau progressé. Cependant, une nouvelle forme de précarité s’est installée. Après la crise boursière survenue en 2008, les revenus des super-riches sont devenus moins constants. Notamment à cause de l’instabilité des marchés boursiers et des changements de fiscalité.
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de l’Observatoire des inégalités