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La protection des retraites modestes préoccupe l'exécutif.

Retraites modestes : un projet d’indexation sur l’inflation

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Retraites modestes : apaiser un sentiment de colère. Les retraites sont actuellement réduites par l’inflation annuelle. Pour que cela cesse, un projet de réindexation automatique serait actuellement envisagé. Ce, à partir de 2020. Une mesure qui risque de coûter cher, mais qui apaiserait la colère de nombreux retraités. Un résultat souhaitable pour le Gouvernement, quand on considère que ces derniers représentent plus d’un tiers des électeurs français.

Contre l’érosion des retraites

Fin août 2018, la désindexation des retraites avait été annoncée par Edouard Philippe, pour des raisons d’économies budgétaires. Cette décision intervenait dans le cadre du projet de loi de la Sécurité sociale, afin de préserver son budget. Concrètement, cela a eu pour conséquence de faire baisser les pensions versées. En effet, au 1er janvier 2019, les pensions n’ont augmenté que de 0,3 %. Or, à la même date, l’inflation était de 1,5 %. Soit une perte de 1,2 % pour les retraités. Pour remédier à cette baisse du pouvoir d’achat, Emmanuel Macron envisagerait d’indexer à nouveau les pensions sur le taux de l’inflation. Toutefois, cette évolution ne concernerait que les retraites modestes, fixées à moins de 2.000 euros par mois.

Préciser les critères des retraites modestes

Pour mettre en place ce nouveau calcul, des critères précis doivent être choisis. De fait, différentes possibilités restent à déterminer. En effet, pour établir une réindexation équitable, quels paramètres seront retenus ? Le critère de base sera-t-il celui de la pension versée à un seul retraité, ou au  foyer fiscal lorsqu’il s’agit d’un couple ? De plus, cette mesure sera-t-elle appliquée aux revenus provenant d’un patrimoine ? Des précisions sur lesquelles le Gouvernement va devoir rapidement se prononcer. De ses choix dépendront les économies réalisées. Ils conditionneront aussi le degré de satisfaction des retraités modestes. Le but étant de ne stigmatiser personne, en évitant surtout de créer un sentiment d’exclusion.

Différentes options 

Le Gouvernement envisage de réindexer les retraites modestes.

Si l’exécutif décidait de ne pas considérer les revenus tirés d’un patrimoine, cette réindexation des retraites modestes concernerait environ 70 % des retraités. Cette option, appliquée aux pensions de moins de 2.000 euros par mois, pourrait alors coûter la somme de 1,4 milliard d’euros par an. Ce qui pose évidemment la question de trouver un tel financement. Cela pourrait entraîner la disparition de certaines niches fiscales. Notamment, celle accordée aujourd’hui aux propriétaires et aux bailleurs qui investissent dans des logements locatifs.

Travailler plus ?

Par ailleurs, ce réajustement pourrait aussi pousser Emmanuel Macron à encourager les Français à travailler plus. Pour cela, différentes voies sont envisageables. Parmi elles, on parle beaucoup de la remise en cause des 35 heures hebdomadaires ou d’une suppression d’un jour férié. Ou encore de l’allongement de l’âge légal avant de partir à la retraite. Ces changements déclencheraient plus de cotisations sociales, donc des rentrées supplémentaires dans les caisses de l’Etat.

Risque d’un effet de seuil

Les mesures à venir concernant retraites modestes devront être mûrement pesées. De fait, leur réindexation devra éviter tout effet pervers potentiel. En priorité, celui d’inciter certains travailleurs à partir à la retraite de manière anticipée. Ce, dans l’unique but de ne pas dépasser le plafond des 2.000 euros mensuels. Dans certains cas, ne pas atteindre ce seuil pourrait alors permettre d’échapper à une baisse de la CSG, voire d’obtenir ensuite une pension mieux revalorisée.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur la baisse de la CSG pour les petites retraites


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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.