Politique sociale : une reprise en main jugée nécessaire par le président de la République
Devant le 42e congrès de la Mutualité française, Emmanuel Macron a présenté hier à Montpellier, mercredi 13 juin, les grandes lignes de la politique sociale qu’il souhaitait mener.
Le discours du président de la République a principalement mis l’accent sur une nouvelle stratégie à mettre en place pour aboutir à une cohérence améliorée dans les aides sociales accordées jusqu’à présent.
La réforme qu’il entend mener aura pour objectif d’atteindre une meilleure pertinence dans ce domaine. Ainsi, il entend limiter une certaine forme de gaspillage. En effet, Emmanuel Macron a constaté que les aides octroyées jusqu’à présent ne parvenaient pas à faire sortir une grande partie de leurs bénéficiaires de la pauvreté.
Pour budgéter ce nouveau programme social, l’exécutif compte s’appuyer à l’avenir sur les bons résultats obtenus récemment par la Sécurité sociale. Celle-ci est en effet parvenue à redresser son déficit plus vite que cela avait été initialement prévu.
Le chef de l’État a rappelé que, selon lui, les solutions apportées par la protection sociale ne consistaient pas à « […] dépenser toujours plus d’argent ». Dans une formulation directe, il a donc réclamé « […] une justice sociale effective plutôt que des incantations ».
Emmanuel Macron n’a pas hésité à critiquer le système des aides actuellement appliqué. S’appuyant sur l’exemple du RSA, il a reproché au Revenu de Solidarité Active d’être inefficace, car il : « […] stigmatise encore et est trop complexe ». Par ailleurs, le chef de l’État a reproché à cette aide d’être accordée de façon déshumanisée, en négligeant, au-delà de l’aspect financier, la composante essentielle de l’accompagnement des personnes, qu’il a jugé plus importante.
Le président est revenu sur la réforme du remboursement intégral de certaines lunettes, de certaines prothèses dentaires et des audioprothèses, autrement appelée « Reste à charge zéro ». ll a décrit cette avancée comme « une conquête sociale essentielle ». Elle devrait permettre à de nombreux citoyens de ne plus être privés « […] de la possibilité de sourire, de voir et d’entendre ». Cette réforme devrait progressivement devenir effective d’ici 2021.
Le chef de l’État a également abordé le thème d’une future loi concernant la dépendance, qui sera votée avant la fin de cette année. Son but sera de « répondre à la nouvelle vulnérabilité sociale », causée par le quatrième âge. À ce propos, le président a rappelé que d’ici 2050, la France comptera près de 5 millions de personnes âgées de plus 85 ans, alors qu’elles ne sont actuellement qu’un million et demi. Un premier calcul du financement des dépenses publiques consacrées à soulager la dépendance a été estimé à près de 24 milliards d’euros par an.
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- De poursuivre votre lecture par notre article sur la baisse des aides sociales envisagée
- De lire l’article du Point sur le discours d’Emmanuel Macron au sujet de la politique sociale