Protéines végétales : elles sont encore insuffisamment cultivées en France.
Aujourd’hui, l’Europe produit trop peu de protéines végétales, ce qui la rend dépendante à 90 % dans ce domaine. Pour changer cette situation, la commission Agriculture du Parlement Européen vient d’adopter un rapport qui vise à développer ce type de cultures. Ce plan d’action a été présenté dernièrement par Jean-Paul Denanot, député européen.
Au niveau environnemental, la culture des protéines végétales, comme les pois ou les tournesols, présente l’avantage d’utiliser moins de pesticides, notamment ceux comportant des nitrates.
En diversifiant les produits cultivés et en produisant plus de légumineuses, on fixe l’azote atmosphérique et on pollue moins. La France, actuellement dépendante à 50 % en matière de protéines végétales, a donc intérêt à cultiver d’autres céréales que le blé ou le maïs.
Ce changement d’orientation permettra de moins subir la volonté des pays exportateurs. Par exemple celle de la Chine, qui actuellement domine presque la totalité de la culture mondiale du soja. En France, cette situation pèse à la fois sur l’alimentation humaine et animale.
Pratiquer une rotation dans les cultures, en changeant le type de céréales produites, permettra de soulager nettement l’environnement. La culture du lupin, notamment, une légumineuse encore trop rare dans l’Hexagone, va tout à fait dans ce sens. Au final, cette réorientation réduira l’usage des engrais et des pesticides agricoles.
Ce constat a déjà été fait par de nombreux pays, depuis une dizaine d’années. Pourtant, une inertie évidente persiste dans les orientations actuelles de la production agraire européenne.
Des habitudes doivent maintenant être changées, afin de modifier cette situation. Les freins mis en place par des groupes industriels puissants, comme Monsanto par exemple, ne doivent plus être subis. En s’appuyant sur des objectifs de cultures différents, et en empêchant un certain lobbying industriel d’édicter ses règles, cette réorientation est tout à fait possible.
Aujourd’hui, le contexte géostratégique a évolué, tout autant que les mentalités. Il est donc possible d’amorcer maintenant un véritable changement de direction.
La nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) en est la preuve. Elle devrait permettre de prendre un nouveau virage, en soutenant les agriculteurs qui sont prêts à faire des choix différents.
En adoptant des mesures agro-environnementales innovantes, la production française de protéines végétales sera renforcée. Pour y parvenir, il suffit de mettre en place un plan stratégique qui limitera les importations de céréales étrangères, principalement de soja. Ainsi, l’usage encore excessif de pesticides, nuisibles à l’environnement, sera considérablement réduit.