Protéger les pompiers : un dispositif plus répressif
Entre 2016 et 2017, on constate une augmentation de 23 % du nombre d’ agressions contre des sapeurs-pompiers. Cela portait le total de ces incidents à près de 3.000. En dix ans, ce chiffre a plus que triplé. Or, 2019 indique aussi une hausse de ce phénomène. Par conséquent, mieux protéger les pompiers devient une nécessité absolue.
Inverser une tendance inacceptable
Aujourd’hui, la progression des agressions contre des sapeurs-pompiers devient très alarmante. D’autant plus que ces incidents montrent une aggravation de la violence sur le terrain. Une montée en puissance confirmée par la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises. Pour preuve, le guet-apens récent tendu en octobre à Champigny-sur-Marne. Afin de protéger les pompiers et de lutter contre cette aggravation, les sénateurs Patrick Kanner, Catherine Troendlé et Loïc Hervé ont fait 18 propositions. Celles-ci sont regroupées dans un rapport, récemment adopté par la Commission des lois du Sénat. Concrètement, ce texte propose d’agir à la fois avant, pendant et après les agressions constatées.
Une meilleure connaissance réciproque
Pour protéger les pompiers contre les agressions, ces 18 propositions prévoient d’abord une campagne de sensibilisation contre les violences. Celle-ci pourrait être diffusée à la télévision et à la radio. Cela, afin « […] d’alerter sur le phénomène sans décourager les vocations ». Pour renforcer les effets d’une telle campagne, les trois sénateurs recommandent de « développer la sensibilisation et l’engagement des jeunes auprès des acteurs de la sécurité civile […] ». Ainsi, l’ensemble de ces mesures devrait créer des liens plus étroits entre les sapeurs-pompiers et la population. Cela, grâce à une meilleure « connaissance réciproque ».
Un numéro unique pour les appels d’urgence
Pour mettre un terme à la confusion actuelle entre les numéros d’appels 15 et 18, les trois sénateurs réclament une évolution. Celle-ci serait une mesure préventive pour protéger les pompiers. Elle pourrait se matérialiser par une « clarification des compétences respectives des services de santé et de la sécurité civile ». Dans ce but, créer des plateformes communes d’appels d’urgences favoriserait « […] l’échange d’informations avec les services de santé et la sécurisation du cadre opérationnel des sapeurs-pompiers ». A ce sujet, Emmanuel Macron s’est déjà montré favorable à la création d’un numéro unique pour les appels d’urgence.
Un dispositif d’accompagnement renforcé
Mieux protéger les pompiers contre les violences pourrait passer par 18 propositions faites par 3 sénateurs.Après une agression, les trois sénateurs souhaitent un accompagnement psychologique pour les sapeurs-pompiers victimes de violence. Pour cela, une structure intégrant des psychologues et des psychiatres, travaillant pour les Services Départementaux d’Incendie et de Secours, sera mise en place. Ce, afin de fournir un soutien psychologique adapté. Par ailleurs, au niveau pénal, les sénateurs sont favorables à la généralisation d’une assistance juridique offerte par ces mêmes Services.
Un meilleur suivi des plaintes
Pour mieux protéger les pompiers victimes, ceux-ci pourront déposer leurs plaintes et faire suivre leurs dossiers dans les Services Départementaux d’Incendie et de Secours. De plus, pour encourager les pompiers à porter plainte, les procédures actuelles étant trop rares, les sénateurs souhaitent systématiser la saisine d’un juge pénal. Cela, grâce à la proposition de loi de Patrick Kanner, adoptée en mars dernier. De fait, ce texte permet aux sapeurs-pompiers de porter plainte anonymement. Ainsi, cela les protège d’éventuelles représailles. L’Assemblée Nationale devra adopter ces 18 propositions pour les mettre en place.
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