Les cerises : elles sont menacées par un petit prédateur très nuisible.
Alors qu’elles devraient resplendir au printemps, les cerises françaises, dessert de choix de la saison, ont été handicapées par une météo défavorable. De plus, elles sont aujourd’hui menacées sur le territoire par un insecte qui les ravage : la redoutable mouche d’origine chinoise Drosophila suzukii.
Ce minuscule moucheron, dont la prolifération rapide n’est menacée par aucun prédateur local, représente une menace bien réelle pour les cerises françaises. Cet insecte, capable de percer aisément la chair du fruit à l’aide d’une sorte de scie naturelle, y dépose ensuite des centaines d’oeufs, même quand la cerise n’est pas encore mûre. Ses larves rendent peu de temps après les cerises attaquées impropres à la consommation. Ce comportement agressif désespère les arboriculteurs pratiquant le bio, car il nuit gravement à leurs récoltes.
Très invasif, cet insecte est apparu dans le Sud du pays en 2008, avant de conquérir à grande vitesse des continents entiers. Cette mouche asiatique fait beaucoup plus de dégâts que l’habituelle mouche française de la cerise, car cette dernière ne pond qu’un œuf par baie, et n’engendre qu’une génération par an. Par ailleurs, l’insecte autochtone, lui, est chassé par les guêpes, les punaises et les perce-oreilles, ce qui n’est pas le cas de la Drosophila suzukii.
Pour lutter efficacement contre ce minuscule ennemi, sans recourir à des pesticides nocifs, comme le dimèthoate, qui laisse des résidus sur les cerises, les arboriculteurs adeptes du bio ont une marge de manoeuvre très restreinte.
L’outil le plus efficace contre ce moucheron problématique est à ce jour la culture effectuée sous des filets, dotés d’une maille de 6 millimètres. Ce procédé garantit la bonne santé des vergers. En aérant bien les cerisiers, en les recouvrant et en limitant l’humidité autour d’eux, car elle attire les insectes, les récoltes de fruits redeviennent saines.
Cependant ce système, s’il est très efficace, a le défaut d’être coûteux pour les producteurs. Ils ont en effet calculé que pour l’amortir ils devaient attendre en moyenne environ huit ans. Par ailleurs, ce mode de culture fait évidemment monter le prix des cerises.