Le Plan Loup : une tentative d’apaisement.
En raison des sérieuses divergences qui persistent entre les éleveurs de moutons et les partisans de la sauvegarde des loups, les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture soumettent à consultation publique, jusqu’au 29 janvier, un projet « Plan National Loup », dont le début est prévu en février 2018.
Cette consultation publique s’accompagne de deux projets d’arrêtés, qui souhaitent déterminer les conditions des tirs « de défense » pouvant être pratiqués sur le prédateur. Le Plan proposé tient compte des recommandations préconisées par les scientifiques experts du loup. Ces projets demandent qu’un abattage annuel de 10 à 12 % des populations en circulation soit autorisé, « […] afin de ne pas remettre en cause la viabilité de l’espèce ». Cette estimation porterait le plafond fixé à 40 loups. Les témoignages de nombreux éleveurs réclamant des mesures urgentes contre la prolifération des loups révèlent parfois une grande détresse face à la menace que représente le prédateur pour leur travail. À l’opposé, les défenseurs de l’animal, au nom du maintien de la biodiversité, expliquent que les exemples d’abattage de loups observés à l’étranger ont prouvé leur inefficacité. Selon eux, ils n’ont pas fait baisser le nombre des attaques de troupeaux. Les protecteurs du loup préconisent plutôt, pour améliorer la sécurité des moutons et brebis, la mise en place de mesures de protection mieux adaptées (clôtures, regroupements nocturnes, surveillance), et un meilleur dressage des chiens de bergers.
D’un côté, différentes organisations représentant les exploitants agricoles (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles/FNSEA, Jeunes Agriculteurs/JA, Chambres d’Agriculture/APCA, Fédération Nationale Ovine/FNO) réclament que des tirs « de prélèvements » soient permis, de l’autre, les protecteurs de l’animal s’y oppose absolument, expliquant que ce procédé serait sans effet. Pour les syndicats agricoles, les indemnisations accordées aux éleveurs suite aux dommages causés par le loup ne doivent en aucun cas freiner la mise en Å“uvre des tirs. De plus, ces associations argumentent sur le fait que la protection des loups coûte cher, à elles comme au pays. Selon elles, pour ce dossier, plus de 26 millions d’euros auraient déjà été versés, dont une partie directement par les éleveurs. Vu les vives tensions exprimées de part et d’autre, on comprend qu’une consultation publique soit nécessaire.