La question OGM : deux approches opposées par de nombreux points.
En décembre dernier, le Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants (GNIS) a présenté à la presse son plan semences pour la France. En même temps, les deux syndicats de la Confédération Paysanne et du MODEF ont eux aussi présenté le leur, mettant ainsi à jour des divergences fondamentales. Leurs deux approches de l’agriculture sont apparues comme divergentes, car radicalement différentes.
Pourtant des points communs, mettant l’accent sur une transition agro-écologique nécessaire, semblaient réunir les deux filières. Mais ça n’était qu’en apparence. Les deux filières sont notamment d’accord pour demander une information claire fournie aux consommateurs, concernant les nouveaux OGM cultivés. Le GNIS approuve ce principe, mais là où il diffère de la Confédération Paysanne, c’est qu’il refuse l’obligation d’informations commerciales imposée aux entreprises, car il considère que celles-ci ne doivent s’y soumettre que de façon volontaire. Une liberté qui ne permet pas de rassurer pleinement les consommateurs, selon la Confédération Paysanne, qui n’est donc pas du tout satisfaite. Par ailleurs, la Confédération défend un système de sélection des semences choisies radicalement différent de celui recommandé par le GNIS. La Confédération veut en effet que cette sélection soit participative, appliquée sans Droit de Propriété (DPI), alors que le GNIS préconise une sélection faite sous certificat d’obtention végétale.
Ces divergences sont de taille, et elles sont encore renforcées par la question du processus d’obtention des nouvelles variétés de semences. Pour les deux syndicats paysans, il faut d’abord promouvoir les semences issues de techniques de sélection que tout paysan doit pouvoir pratiquer. À savoir la pollinisation libre au champ, la sélection faite au terroir, des échanges de semences possibles entre agriculteurs, et une gestion dynamique réalisée à la ferme. Pour cela, chaque paysan doit pouvoir accéder à une offre de semences hétérogènes et reproductibles, qui lui permettra d’adapter ses cultures à son terroir. Le GNIS, de son côté, défend plutôt des variétés distinctes homogènes et stables (DHS), ainsi que la culture d’hybrides. De plus, il ne s’interdit pas d’utiliser des méthodes « d’amélioration », pour répondre aux enjeux agricoles, alimentaires et environnementaux actuels. Comme on le voit, les deux approches face aux OGM et à leur encadrement divergent finalement beaucoup.