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La hausse de température limitée à seulement deux degrés semble très compromise à l'avenir.

Hausse de température : la limite de deux degrés sera dépassée

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Hausse de température : l’accord de Paris non respecté

Une récente étude de l’ONU a montré que la hausse de température limitée à deux degrés, prévue par l’accord de Paris sur le climat, sera sans doute dépassée à l’avenir.

Un accord trop optimiste ?

A Paris, en 2015, presque 200 pays réunis à l’occasion de la COP21 s’étaient engagés à limiter au maximum à deux degrés la hausse de température moyenne sur la planète. A l’époque, tous les dirigeants et les élus présents semblaient convaincus d’être parvenus à un engagement tenable. Notamment Ségolène Royal et Laurent Fabius. Malheureusement, quatre ans plus tard, l’élan positif insufflé par cet accord est fortement mis à mal par un rapport alarmant. Celui-ci a été établi par plusieurs organismes de recherches, travaillant pour le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le PNUE. En effet, ses conclusions, publiées le 20 novembre dernier, présentent l’objectif d’une hausse de température limitée à deux degrés comme… inatteignable. A moins de fournir d’énormes efforts collectifs, que très peu de pays semblent vouloir respecter actuellement.

Des améliorations qui tardent trop

Ce rapport négatif démontre que l’écart entre les bonnes résolutions de l’accord de Paris et la production actuelle de CO2 continue de grandir. En cause, notre usage toujours trop important d’énergies fossiles. Cela fait qu’aujourd’hui, dans les pays qui sont les plus gros émetteurs de CO2, la production de dioxyde de carbone est loin de régresser. Pire, elle s’accentue. En effet, l’étude révèle qu’en 2030, la planète devrait continuer à produire beaucoup trop d’énergie à partir du pétrole, du charbon et du gaz. Dans une proportion d’environ 50 % d’excédent, par rapport à ce qui serait souhaitable. En clair, nous sommes en train d’ignorer notre engagement de limiter la hausse de température à deux degrés. Quant au projet de maintenir la hausse à un degré et demi, sans changement, l’utilisation mondiale d’énergies fossiles en 2030 sera trop importante à hauteur de 120 %. Ces estimations se basent sur les émissions probables de CO2 dans les dix pays les plus concernés. Notamment les États-Unis, la Russie, l’Inde et l’Indonésie.

La Chine pointée du doigt

La hausse de température maximale de deux degrés, décidée lors de l’accord de Paris, pourrait ne pas être respectée.

D’après le rapport émanant du PNUE, les énergies fossiles continuent d’être la source principale de la production d’énergie mondiale. Ainsi, le pétrole, le charbon et le gaz représentent à eux seuls 80 % du total utilisé. Ce qui entraîne aussi 75 % des émissions de gaz à effet de serre. Parmi les pays fautifs, la Chine occupe la première place dans le monde. De fait, elle détient le record de plus de 9 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année. Malheureusement, elle ne montre aucun signe indiquant qu’elle va s’arrêter. Elle semble même vouloir encore faire pire. Pour preuve, un rapport établi par Global Energy Monitor vient de démontrer qu’entre janvier 2018 et juin 2019 la Chine avait intensifié sa production de 42,9 GW à partir du charbon. Cela fait de ce pays une exception. Car dans le monde, les autres nations commencent au contraire à fermer leurs centrales à charbon. Au niveau mondial, cette tendance a provoqué une chute de 8,1 GW, entre janvier 2018 et juin 2019. Ce qui représente une production inférieure de cinq fois à la hausse causée par la Chine.

Une maigre compensation

Seul point positif, la Chine s’est montrée beaucoup plus vertueuse en développant son parc d’éoliennes. En 2018, celui-ci s’élevait à une capacité de 184 GW. Soit dix fois plus qu’en France. Mais le réseau électrique du pays, trop ancien, plombe cet effort. Cela limite donc ses effets. Face à toutes ces mauvaises nouvelles, la France continue d’être l’un des pays développés les moins polluants au monde. Ce, grâce à sa production d’électricité à partir du nucléaire. Mais à l’avenir, ce résultat sera-t-il suffisant pour inverser la tendance de la hausse de température ?

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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.