Duel des élections européennes : le ton se durcit
Le duel des élections européennes a commencé. Pour preuve, ce jeudi, lors du sommet de Sibiu en Roumanie, Emmanuel Macron a déclaré qu’il considérait le Rassemblement National comme « […] une liste de déconstruction de l’Europe. » Ainsi, il a affirmé son objectif de contrer Marine Le Pen. Clairement, il veut l’empêcher d’arriver en tête de ces élections. Une prise de position sans équivoque.
Un message clair
Face au danger qu’incarne le Rassemblement National, dont les sondages menacent le parti LREM, le Président a choisi d‘être offensif. Il a donc lancé le duel des élections européennes. Cette attitude combattive, adoptée depuis le début de la semaine, pourrait faire croire qu’Emmanuel Macron est candidat. En tous cas, la manière dont il soutient Nathalie Loiseau, à la tête de la liste Renaissance, est musclée. Il est certain que ces élections représentent un enjeu majeur pour le Gouvernement. D’ailleurs, il y a deux semaines, Emmanuel Macron a averti, lors d’un Conseil des ministres, que si le parti LREM était battu, cela entraînerait des changements. Il a donc suggéré qu’un remaniement ministériel surviendrait. Toutefois, même en cas de défaite, le Président a précisé qu’il ne changerait pas de cap, concernant sa politique intérieure.
Une stratégie engagée
En affirmant récemment : « Je mettrai toute mon énergie pour que le Rassemblement national ne soit pas en tête. », Emmanuel Macron a montré qu’il voulait faire barrage à Marine Le Pen. En effet, si Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National, l’emportait face à Nathalie Loiseau, ce serait un rejet cuisant des choix du Gouvernement. Notamment en faveur du soutien de la zone euro et d’une politique farouchement pro-européenne. Aujourd’hui, bien que le Président ait affirmé qu’il ne voulait pas tacler directement Marine Le Pen, en réalité, il n’hésite pas à le faire.
Un parfum de référendum
En France, les élections européennes sont devenues un duel Macron-Le Pen.L’attitude choisie par Emmanuel Macron comporte évidemment des risques importants. Néanmoins, elle s’explique par le fait qu’il est l’objet, depuis un moment, de nombreuses attaques personnelles. En effet, le Rassemblement National vise à le faire démissionner s’il était battu. Cela l’oblige à s’impliquer totalement. Par conséquent, il assume que le match entre nationalistes et progressistes soit lancé. Cette tournure dramatique est à double tranchant. De fait, ce penchant guerrier pourrait finalement se retourner contre lui. En prenant la place, sans le dire, de Nathalie Loiseau, au charisme insuffisant, il devient ainsi tête de liste. Une décision qui prouve que le Président a compris qu’il n’avait plus le choix.
Attirer le vote des jeunes
En mettant en avant des préoccupations écologistes, pour lutter contre le réchauffement climatique, le parti LREM tente d’attirer un électorat plus jeune. Or, on le sait grâce aux sondages, plus de trois jeunes sur quatre disent qu’ils ne voteront pas pour les Européennes. Pourtant, le Président espère convaincre certains jeunes électeurs de sa bonne foi. S’il n’y parvient pas, le 26 mai pourrait effectivement devenir en France le duel des élections européennes. Celui-ci a déjà des allures de référendum pro ou anti-Macron.
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