Discrimination : un comportement qui pénalise d’abord les personnes handicapées.
Le 11 avril dernier, au cours d’une conférence de presse, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, a pointé du doigt les comportements discriminants dont sont victimes en France, en 2018, les personnes atteintes d’un handicap.
Le 11 avril dernier, au cours d’une conférence de presse, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, a pointé du doigt les comportements discriminants dont sont victimes en France, en 2018, les personnes atteintes d’un handicap.
Dans une liste qui répertoriait les 25 principaux critères reconnus de discrimination, le handicap figure malheureusement aujourd’hui à la première place.
Il supplante ainsi le critère de l’origine des personnes sondées, toutes discriminées, qui n’arrive qu’en seconde place.
L’année dernière, les discriminations engendrées par un handicap ont totalisé un taux de près de 22 % des motifs de plaintes déposées, et des procédures juridiques s’y rapportant. Cette attitude discriminante se manifeste, dans environ la moitié des cas, dans le domaine du travail et de l’embauche.
Ce chiffre fait apparaître une hausse des comportements pénalisants et arbitraires, et des procédures qu’ils entraînent. Cette augmentation s’explique surtout par le fait que les personnes handicapées portent de plus en plus souvent plainte en cas de discrimination.
Elles s’appuient dans leurs démarches juridiques sur des droits qui ont été renforcés par la loi Handicap, datant de 2005.
La convention établie par l’Organisation des Nations Unies pour soutenir et réhabiliter les personnes handicapées joue également en leur faveur.
Par ailleurs, les diverses associations qui défendent les personnes handicapées et les représentent ont réalisé un important effort d’information. Cela les a aidées à mieux connaître leurs droits.
Le Défenseur des droits a recueilli ces informations auprès du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées (CNCPH), avec lequel il est régulièrement en contact. Ainsi, il peut faire de fréquents bilans avec sa présidente, Dominique Gillot.
Parmi les causes identifiées expliquant la hausse de certaines situations pénalisantes pour les personnes handicapées, l’essor des moyens numériques apparaît très souvent.
Leur utilisation doit être améliorée. Si la numérisation a l’avantage d’éviter des déplacements pénibles aux personnes handicapées, par exemple pour effectuer des procédures administratives, elle peut aussi les mettre en situation difficile. Pour les personnes âgées, la complexité inhérente aux manipulations informatiques engendre souvent des problèmes.
Jacques Toubon a donc proposé qu’un service d’accompagnement dédié aux personnes handicapées soit créé pour faciliter leurs usages numériques, en raison de leur vulnérabilité.
Ces mesures concerneront particulièrement les personnes malvoyantes et malentendantes, fréquemment gênées dans leurs démarches.
Le Défenseur des droits souhaite aussi que la loi ELAN soit rediscutée, afin de faciliter l’accès des personnes handicapées aux appartements neufs.
Sur cette loi pour plus d’informations :