L'enseignement des langues régionales de façon immersive restera réservé aux établissements privés.

Enseignement des langues régionales : une limitation très contestée

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Vendredi dernier, le Conseil constitutionnel a rejeté la possibilité de suivre l’enseignement des langues régionales de façon immersive dans le secteur public. A l’inverse, un article de la proposition de loi sur le financement de cet enseignement dans les écoles privées devrait être appliqué.

Seulement dans le privé dans une école privée immersive

Après débats, l'enseignement des langues régionales fait de façon immersive restera réservé aux établissements privés.

Après débats, l’enseignement des langues régionales fait de façon immersive restera réservé aux établissements privés.

En avril dernier, le Conseil constitutionnel a adopté la loi portant sur la protection du patrimoine des langues régionales. Cela, par 247 voix contre 76, qui ont approuvé l’article 6. Celui-ci doit permettre le financement de l’enseignement des langues régionales dans les écoles privées. Par conséquent, cet article est désormais constitutionnel. Ainsi, les élèves du secteur public qui ne peuvent pas suivre ce type de cours dans leur commune pourront bénéficier d’un forfait scolaire. Cela, pour aller étudier dans une école privée immersive, située à proximité. Cette décision devrait permettre aux communes rurales de taille modeste d’avoir accès à ce type d’écoles. Celles-ci étant la plupart du temps réservées aux communes qui ont plus de moyens.

Une manifestation emblématique pour un enseignement des langues régionales

Dernièrement, pour obtenir le droit de passer leur bac en langue basque, 250 élèves du lycée privé Etxepare de Bayonne ont jeté de balles de tennis avec des raquettes de pelote basque sur la sous-préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Une revendication motivée par le fait qu’ils ont suivi leurs cours dans le privé exclusivement en euskara, leur langue régionale. Alors que dans le secteur public, la pratique des langues régionales n’est autorisée que la moitié du temps. Cette manifestation révèle une tension vive chez de nombreux étudiants, concernant la pratique et l’enseignement des langues régionales.

L’immersion totale rejetée dans le secteur public

D’après les opposants à Jean-Michel Blanquer, initiateur de la directive favorisant le français, ses partisans auraient utilisé des procédés douteux pour obtenir des signatures. Afin de rendre le texte admissible aux yeux du Conseil constitutionnel. Au final, l’institution a rejeté la possibilité d’apprendre une langue régionale en immersion totale dans une école publique. Cette décision s’appuyant sur l’article 2 de la Constitution. En effet, celui-ci stipule que la langue de la République est d’abord le français. Notamment, pour que les citoyens puissent échanger de façon claire avec les services publics ou les administrations. L’avenir dira s’il s’agit d’une directive temporaire.

Ne plus enseigner les langues régionales risque d’entrainer un affaiblissement culturel

Pour les défenseurs de l’enseignement des langues régionales, cette récente proposition de loi aura pour effet de privilégier l’idiome français. Ce qui risque ensuite d’affaiblir plusieurs héritages culturels. Notamment, le basque, le breton, le corse, le créole, l’occitan ou l’alsacien. Progressivement, cela pourrait provoquer une forme de repli identitaire. Selon les opposants au ministre de l’Education, la décision des députés qui privilégient le français entraînera forcément des tensions dans les territoires. D’autant plus avec le rejet d’un autre article connexe. Celui-ci portait sur les signes diacritiques de prononciation. Ainsi, leur usage ne sera pas non plus autorisé à l’Etat civil.

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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.