Télémédecine : une source potentielle d’économies.
L’Assurance Maladie attend beaucoup des nouvelles possibilités offertes par la télémédecine, après la décision prise par le Gouvernement de l’ajouter aux actes qui sont remboursés par la Sécurité Sociale.
Validée dans le droit commun par Agnès Buzyn, ministre de la Santé, la télémédecine a désormais acquis, après de nombreux tests positifs effectués dans différentes zones du territoire, un statut comparable, dans certains cas précis, à la médecine traditionnelle. Ses tarifs, identiques à une consultation classique, ont été clairement définis. Comme chez tout spécialiste, ils sont plus élevés en cas d’examens plus poussés (tests sanguins, IRM, radiographie). Par ailleurs, ses différentes applications (diagnostics à distance, examen médical possible, éventuellement par visioconférence, échanges simultanés entre divers praticiens) sont aujourd’hui admises. Son usage devrait donc, assez vite, influer favorablement sur le budget de la Sécurité Sociale. Cette technique devrait notamment simplifier le suivi des maladies chroniques, et surtout réduire nombre des hospitalisations, parfois considérées comme évitables. Son utilité est également essentielle dans la lutte actuellement menée contre les déserts médicaux.
Mise à une place de choix par le Gouvernement dans sa stratégie nationale de limitation des frais de santé, la télémédecine suscite des attentes importantes au sein de l’exécutif. On attend qu’elle génère 500.000 actes en 2019, puis 1.000.000 en 2020, pour atteindre 1,3 million en 2021. Un pari qui n’est pas gagné d’avance, lorsque l’on sait que la Cour des comptes a estimé que seulement 260.000 actes divers avaient été permis par cette pratique médicale à distance en 2015. Néanmoins, en se développant, la télémédecine devrait progressivement aider les finances publiques. Les experts de ce secteur estiment que son potentiel s’élèverait à plusieurs milliards d’euros d’économies réalisables. D’après un récent rapport, remis au Gouvernement par la Cour des comptes, les économies possibles dans le domaine hospitalier ont été estimées à 2,6 milliards d’euros par an, grâce à des transports sanitaires évitables. Par ailleurs, la télémédecine devrait entraîner jusqu’à 9 milliards d’économies grâce au suivi médical efficace qu’elle permet, ce qui limitera grandement la non-observance des traitements prescrits.