Stationnement payant appliqué aux deux-roues : un sujet polémique.
Depuis le début du mois d’avril, à Vincennes et à Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne, les mairies ont décidé de faire payer le stationnement aux deux-roues, estimant qu’ils occupaient l’espace public au même titre que les voitures. De leur côté, les motards ont vivement réagi en manifestant contre cette décision qu’ils jugent arbitraire.
La maire de Vincennes, deuxième ville la plus dense de France, Charlotte Libert-Albanel (UDI), a justifié son initiative en expliquant : « Les scooters et motos sont de plus en plus nombreux. » Ils occupent donc de plus en plus les trottoirs, d’une façon souvent jugée envahissante par les piétons. Face à ce problème, la commune a réagi en créant 800 places de parking payant, spécialement destinées aux deux-roues. Le tarif qui leur est appliqué est cependant inférieur à celui des voitures, puisqu’ils ne doivent s’acquitter que de 1,50 euros pour deux heures de stationnement, alors qu’elles coûtent 4,40 euros aux automobilistes. Une décision identique a été prise à Charenton-le-Pont, approuvée par son maire, Hervé Gickel. Celui-ci réclame notamment « […] davantage de civisme de la part des usagers des deux-roues », dont le comportement imprudent met parfois en danger les piétons.
La réaction des motards ne s’est pas fait attendre. Pour Jean-Marc Belotti, président de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), représentant Paris et sa proche banlieue, le stationnement gratuit des deux-roues est justifié, étant donné qu’ils occupent nettement moins de place qu’une voiture. De plus, il invoque que les deux-roues contribuent largement à fluidifier le trafic urbain, ce qui les rend utiles. Globalement, les utilisateurs de scooters et de motos s’insurgent contre une mesure qu’ils jugent répressive et incohérente, à un moment où les villes cherchent à encourager l’usage du vélo, afin de limiter la pollution et de désengorger le trafic urbain.
Pour l’instant, le stationnement payant pour les deux-roues est encore loin d’être adopté en France, certaines villes y étant opposées, souvent pour des raisons écologiques. Néanmoins, cette question, d’ordre social et financier, a soulevé un débat qui reste conflictuel. Ainsi, on peut être certain que les partisans de cette mesure n’ont pas fini de s’opposer à ceux qui sont contre.