Sécheresse persistante : 87 départements contraints de se priver d’eau
Depuis plusieurs semaines, une situation anormale et inédite de sécheresse persistante entraîne des restrictions d’eau en France. Malheureusement, la pluie qui est tombée au cours de la première quinzaine d’août n’a toujours pas permis d’inverser cette tendance.
Une crise historique
C’est une situation jamais vue à cette période de l’année ! Ainsi, 14.000 exploitants agricoles ont déjà déclaré des sinistres déclenchés sur le territoire par la sécheresse. Entre Nice, Valence et Marseille, le manque de pluie enregistré a atteint les 77 %, par rapport à la normale ! Par ailleurs, du Centre à la Lorraine, cette baisse approche aussi les 60 %. De plus, du Languedoc Roussillon à la Provence, ce manque d’eau provoqué par l’absence de pluies a dépassé les 70 %. Quant à la région d’Avignon, elle n’a pas reçu la moindre goutte pendant tout le mois d’août !
Des symptômes visibles
Ce manque d’eau est aujourd’hui visible à l‘oeil nu. Il engendre des sols craquelés, des cultures asséchées, ainsi que des rivières et des lacs dont les niveaux baissent. De même pour les nappes phréatiques, qui ne sont pas épargnées. Cette situation trop longue assèche considérablement les sous-sols, dont les réserves s’épuisent. Pour l’instant, tous les habitants de ces régions espèrent que les pluies d’automne parviendront à rétablir une situation normale. Mais quand ?
Une situation de crise réelle
Le manque d’eau, créé par l’absence de pluies, devient préoccupant sur de nombreux territoires.A ce jour, face à cette situation de sécheresse persistante, 87 départements ont été obligés de prendre des mesures de restrictions d’eau. Ces contraintes sont particulièrement fortes en Dordogne, en Corrèze et en Haute-Vienne. Dans ce dernier département, l’état de « crise renforcée » a même été décrété et reconduit pour un mois par le préfet. Une alerte qui touche aussi dorénavant le centre de la Mayenne. Même constat préoccupant dans le Gard. De fait, cet autre département est lui aussi soumis à de sévères restrictions d’eau. Selon le site Agrapresse, en lien avec l’assureur Groupama, ce sont actuellement 14.000 exploitations agricoles qui sont en difficulté. Sur les 440.000 exploitations répertoriées en France. Ainsi, elles ont toutes déclaré des sinistres engendrés par la sécheresse persistante actuelle. De plus, malheureusement, ce premier bilan est sans doute très inférieur à l’estimation définitive.
Une aggravation plus gênante sur les sols argileux
L’année dernière, plus de 3.200 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle par les assureurs. Cet état était directement causé par la sécheresse persistante. Plus exactement, techniquement parlant, par un « retrait gonflement des argiles ». Aujourd’hui, les propriétaires des maisons déclarées sinistrées en 2018, bâties sur un sol argileux, craignent que leurs anciennes fissures ne s’aggravent. Notamment dans le département d’Indre-et-Loire, particulièrement touché. Au total, environ 20.000 foyers français seraient concernés par un phénomène de maisons fissurées. Déjà, en 2018, ce problème avait engendré 1 milliard d’euros de travaux. Pour ces habitations, il faut maintenant que la pluie tombe d’urgence.
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