Repousser la retraite : un projet en filigrane
Repousser la retraite, donc l’âge légal pour y accéder, serait l’un des prochains projets de l’exécutif. Un sujet tabou, qui impose au Gouvernement de maintenir, pour l’instant, l’âge légal de départ à 62 ans. Cependant, l’exécutif songerait à mettre en place un système de pensions réduites pour les retraités qui voudraient partir tôt.
Une stratégie incitative
Dire qu’il faudra bientôt travailler plus longtemps avant de profiter de sa retraite n’est pas à l’ordre du jour. Néanmoins, un nouveau système de bonus-malus, appliqué aux futures pensions, serait actuellement à l’étude. Son but : repousser la retraite. Comment ? En incitant financièrement les salariés à différer leur âge de départ. Cette information a été divulguée ce vendredi par le magazine Challenges, sur son site Internet. Ce projet de modification des retraites à points aurait même été approuvé par Matignon, avec l’accord de l’Elysée. Alors, que faut-il penser de cette information ? Même si Matignon se refuse pour le moment à tout commentaire. En attendant, certaines personnes affirment que Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, devrait présenter un rapport à ce sujet dès cet été. Au final, doit-on s’attendre à une mesure choc ?
Des sous-entendus à clarifier
L’exécutif pourrait modifier l’âge de départ à la retraite.Pour le moment, le Gouvernement refuse de communiquer clairement sur un projet concret de repousser la retraite. Donc, aucun recul de l’âge légal de départ ne serait envisagé. Dernièrement, Emmanuel Macron a plutôt parlé d’instaurer un « âge pivot », fixé à 64 ans. Tout en laissant filtrer qu’il faudra sans doute travailler « plus longtemps ». Ce, afin de permettre au pays de financer correctement son système de protection sociale. De plus, certaines remarques du chef de l’État, comme « […] nos concitoyens, ils ne partent pas tous à 62 ans, même de moins en moins […]. », ont malgré tout un sens. Un sens qui se clarifie quand Emmanuel Macron évoque « […] un système de décote qui incite à travailler davantage, mais sans forcer tout le monde. » Ce procédé ressemblerait alors beaucoup à une augmentation du nombre d’années requises avant de pouvoir prendre sa retraite.
Repousser la retraite sans le dire ?
Pour instaurer ce nouvel « âge pivot », sur lequel plane un doute, rien de plus simple. Il suffirait à l’exécutif d’appliquer aux actifs qui veulent partir entre 62 et 64 ans une pension plus faible qu’après 64 ans. D’ailleurs, les retraités plus âgés pourraient même bénéficier d’une « prime » d’ancienneté. Donc, des bruits persistants circulent sur l’application probable d’un nouveau calcul des retraites. Ainsi, celui-ci pourrait être mis en place dès janvier 2025. Ensuite, ce système augmenterait d’un mois par génération, pour atteindre la limite de 65 ans en 2037. Bref, une façon détournée de reculer l’âge de départ à la retraite, sans jamais le dire.
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- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article du Parisien