Pollution des SUV : un phénomène qui doit être régulé
Jeudi dernier, dans le projet de loi de finances 2020, l’Assemblée nationale a voté un durcissement possible du système de malus automobile. L’objectif de ce choix serait de réduire les achats de véhicules trop polluants. Ainsi, cela réduirait la pollution des SUV et son effet délétère sur l’environnement.
Un geste bénéfique pour la planète
Les députés ont adopté à main levée cette proposition de durcissement du malus automobile. Ce, au bout d’une heure et demie de débat. Le but recherché était de limiter le réchauffement climatique. Ainsi, ce projet prévoit le déclenchement de pénalités à partir d’une limite plus basse. Alors que celle-ci est actuellement de 117 grammes de CO2 rejetés par kilomètre, cette proposition pourrait la faire passer à seulement 110 grammes. Cette évolution viserait en priorité la pollution des SUV, à l’agressivité reconnue. De fait, on estime que ces gros véhicules sont la deuxième cause des émissions de CO2 dans le monde. Une nuisance qui les place devant l’industrie lourde.
Un barème plus répressif
La limite basse de ce nouveau barème commencerait à 50 euros de malus. Elle concernerait les véhicules qui rejettent 110 grammes de CO2 par kilomètre. Ensuite, son maximum pourrait atteindre jusqu’à 12.500 euros. Cette fois, pour les véhicules qui produisent plus de 172 grammes de CO2 par kilomètre. Ce durcissement légal s’appliquerait donc à la pollution des SUV, très concernés. Au préalable, ce projet a nécessité de longues négociations avec l’ensemble des constructeurs automobiles. Ainsi, pour Joël Giraud (LREM), le rapporteur général de ce projet, ce nouveau barème serait équitable. Il constituerait « […] un équilibre convenable pour tout le monde ». A l’inverse, plusieurs députés Les Républicains ont qualifié cette proposition « d’écologie punitive ».
Pollution des SUV : Un dispositif régulateur
On estime que la pollution des SUV constitue la deuxième cause d’émission de CO2 dans le monde.De son côté, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a approuvé ce projet. Elle a estimé que ce nouveau dispositif serait « vertueux et protecteur pour nos concitoyens ». En effet, il permettrait de contrebalancer les efforts publicitaires considérables des constructeurs en faveur des SUV. Aujourd’hui, les marques déploient des efforts évidents pour orienter les consommateurs « vers des véhicules qui émettent beaucoup de CO2 ». Actuellement, on assiste à une explosion de ce marché spécifique.
Un projet qui pénalise le monde rural ?
Contrairement à l’avis d’Élisabeth Borne, Véronique Louwagie et Marie-Christine Dalloz, députées LR, s’y sont opposé. Elles ont considéré cette mesure comme une « mise à mal des automobilistes, notamment dans les territoires ruraux ». Cette dernière, élue dans le Jura, a notamment expliqué que beaucoup de citoyens n’avaient « […] pas d’autres choix. » Elle a argumenté, en précisant « On n’est pas à Paris, on n’a pas le métro. » Par ailleurs, Éric Woerth, Président de la Commission des Finances, a estimé qu’une telle décision concernerait un trop grand nombre de véhicules. Donc, elle n’aurait pas de sens. De fait, pour lui, ce « signal atteint ses limites ». Enfin, la proposition de certains députés de faire varier le malus en fonction du poids des véhicules a finalement été rejetée. En attendant, la pollution des SUV continue.
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