Loi Alimentation : des déséquilibres toujours aussi flagrants
Suite à la mise en place de la Loi Alimentation, aussi appelée Loi EGalim, d’après la Confédération paysanne, « le rééquilibrage des négociations commerciales tant attendu par les agriculteurs n’a pas eu lieu ». Pour les consommateurs, cela a entraîné une inflation de nombreux produits alimentaires.
Des accords non appliqués
Le constat négatif sur la Loi Alimentation dénoncé par la Confédération paysanne est confirmé par une étude effectuée par le magazine de défense des consommateurs UFC-Que Choisir. Pour ce dernier, l’échec de l’application de la Loi Alimentation a abouti, vis-à-vis de la grande distribution, à lui signer un véritable « chèque en blanc ». Au regard des études marketing menées, le relèvement du Seuil de Revente à Perte, le SRP, n’a pas eu lieu. De fait, actuellement, ce Seuil qui voudrait qu’un produit alimentaire soit revendu au moins 10 % plus cher que son prix d’achat, n’est pas respecté.
Loi EGalim : Une inflation annoncée
Pour les consommateurs, sur deux ans, la hausse constatée devrait entraîner une inflation non négligeable. Ainsi, pour la grande distribution, cela reviendra à appliquer, à terme, une augmentation de 1,6 milliard d’euros. Par conséquent, à cause de ces accords non respectés, les consommateurs comme les agriculteurs ressortiraient tous perdants. En réaction, la Confédération paysanne a demandé au Gouvernement l’abandon « immédiat » du relèvement du SRP. A la place, elle réclame un « véritable rééquilibrage » des négociations en faveur des producteurs agricoles.
Les fausses promesses de la Loi Alimentation
Selon une étude marketing réalisée par le cabinet Nielsen dans un large éventail de magasins des principale enseignes, depuis l’application de la Loi Alimentation, les prix des produits alimentaires ont monté. Ainsi, loin de tenir ses promesses de tarifs plus équitables, la Loi EGalim n’a pas empêché une « brutale augmentation ». Ce, depuis le 1er février 2019, En un mois, cette hausse a même parfois atteint près de 0,90 %.
Des prix à l’avantage de la grande distribution
La Loi EGalim, ou Loi Alimentation, n’a pas modifié les tarifs insuffisants payés aux petits producteurs.L’étude Nielsen révèle donc que la grande distribution n’a pas modéré ses marges, contrairement à ce qui avait été annoncé. Ainsi, la promesse d’instaurer des prix plus bas, « en contrepartie de la hausse du Seuil de Revente à Perte », n’a pas été tenue. Cela implique la majeure partie des industriels et des professionnels de la grande distribution. Ainsi, pour la Confédération paysanne, les prix de revient des agriculteurs ne servent toujours pas à fixer les prix d’achat de leurs produits. Cette conclusion est également celle d’une étude faite par le magazine UFC-Que Choisir.
L’exemple révélateur du lait et de la viande
D’après un communiqué émanant du Syndicat agricole français, l’exemple du lait révèle le non-respect des engagements de la Loi Alimentation. De fait, depuis 2017, le prix du lait UHT revenant à l’éleveur « […] a diminué de 5 %. » A l’inverse, la marge des distributeurs a elle « […] augmenté de 8 % ». Par ailleurs, à ce jour, le coût de production de ces produits, ou prix naturel, n’est toujours pas pris comme base de négociation. Ainsi, « […] le lait de vache est acheté 15 % en dessous du prix de production et la viande 14 %. »
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