Limitation de vitesse : appliquée le 1er juillet.
La future limitation de vitesse abaissée à 80 km/heure sur les axes secondaires soulève de nombreuses réactions mitigées, parfois franchement hostiles. Elle sera pourtant appliquée dès ce mois de juillet. Édouard Philippe y tient, même s’il sait que cet abaissement reste impopulaire, et qu’il suscite souvent un agacement marqué, voire une forte incompréhension.
Un message à faire passer
Le Premier ministre est habitué aux vives critiques concernant cette nouvelle limitation de vitesse. Elle a notamment provoqué des actions de rejet de la part de la Fédération des Motards en Colère, ainsi que de l’Association 40 millions d’Automobilistes. Édouard Philippe recevra bientôt les représentants de ces deux organisations pour leur expliquer, à nouveau, que l’action qu’il mène « […] n’est pas un combat contre les Français ». Dans une récente démonstration, il a rappelé que les derniers chiffres des accidents de la route avaient révélé 217 personnes tuées sur le territoire, alors qu’en février 2017 il y avait eu 12 décès de moins. Ce résultat indique une hausse de la mortalité de près de 6 %. Lors d’un déplacement à Saint-Saturnin, le Premier ministre a tenu à redire que le total de près de 3.700 tués sur les routes l’année dernière, plus 25.000 blessés graves, était un chiffre inadmissible, contre lequel il fallait absolument se mobiliser. Particulièrement mal perçue par la population rurale, qui y voit une forme de discrimination, la prochaine limitation de vitesse aura besoin d’un soutien constant pour pouvoir s’imposer.
Des trajets à peine plus longs
Emmanuel Macron n’a pas hésité à appuyer la décision prise par Édouard Philippe, en déclarant qu’il fallait clairement expliquer aux gens que cette mesure représentait juste : « […] deux minutes en plus sur un trajet moyen de 40 kilomètres ». Édouard Philippe ne cesse pas de répéter que le Plan mis en place par le Gouvernement pour améliorer la sécurité routière n’est pas dirigé contre les Français, ni contre les automobilistes. Il a également réaffirmé : « […] ce n’est pas un combat contre les ruraux, c’est un combat pour la sécurité routière. » Par ailleurs, le Premier ministre déplore que le « Plan global » défini par Gouvernement, qui a été dévoilé le 9 janvier dernier pour endiguer trois années de hausse de la mortalité routière, entre 2014 et 2016, soit réduit à la seule mesure de la limitation à 80 km/heure.
Un Plan sécuritaire complet
Ce Plan comporte en effet d’autres axes d’actions, notamment contre la conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants. Il veut aussi lutter contre la conduite sans permis. Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la Violence Routière, soutient totalement la nouvelle limitation à 80 km/heure. Elle a d’ailleurs salué la ténacité et le « cran » affichés par Édouard Philippe face au rejet des frondeurs, opposés à sa décision. La présidente reste persuadée que cet abaissement de la vitesse portera forcément ses fruits dans les prochains mois. Dernièrement, le Premier ministre a admis : « Je sais bien que ça râle. Mais je trouve que ça vaut le coup d’affronter un peu de râlerie quand on fait un truc qu’on pense utile. » Concernant les frais causés par les changements de signalétique, Édouard Philippe a confirmé qu’ils seraient intégralement pris en charge par l’État. Par ailleurs, il a rappelé qu’en cas d’éventuelles recettes supplémentaires dues aux contrôles routiers, elles serviraient à constituer un fonds destiné à financer les établissements qui soignent les accidentés de la route.
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