Dysfonctionnements de la SNCF : un bilan très critique
Pour la Cour des comptes, les dysfonctionnements de la SNCF devraient pousser l’entreprise ferroviaire à résoudre en urgence d’importantes anomalies. Cela devrait même l’encourager à faire évoluer au plus vite « son modèle social ». Afin d’améliorer sa compétitivité, face à la concurrence.
Une analyse à charge
Le dernier rapport émanant de la Cour des comptes, concernant le fonctionnement actuel de la SNCF, n’a rien pour apaiser la situation. Or, on sait que celle-ci est déjà extrêmement tendue. Malgré tout, ce rapport pointe du doigt des dysfonctionnements de la SNCF qui font tache. Ainsi, la Cour dénonce notamment un absentéisme chronique, une gestion du personnel aberrante, un nombre d’heures travaillées insuffisant, des primes versées injustifiées… Bref, de quoi largement alimenter le conflit qui couve aujourd’hui dans l’entreprise. Conflit qui risque de s’embraser lors de la grève interprofessionnelle, annoncée le 5 décembre prochain.
Une fragilité face à la concurrence
Ce bilan de la Cour des comptes, rédigé sans concession, épingle en plus la fragilité du groupe public, face à l’ouverture prochaine à la concurrence. Ce rapport s’est basé sur une analyse qui a couvert l’activité du groupe entre 2012 et 2017. Or, son verdict est sans appel. Il considère que l’institution, aujourd’hui dirigée par Didier Migaud, a d’abord besoin de changer sa « […] politique des ressources humaines ». Cela, afin d’améliorer sa productivité et son modèle social. De fait, à travers les recommandations de la Cour, on trouve de vives critiques sur la gestion de la masse salariale de l’entreprise. Celle-ci emploie à ce jour environ 150.000 salariés.
Une masse salariale encore trop importante
A ce jour, la Cour des comptes estime que le nombre des salariés à la SNCF est trop élevé. Bien que le groupe ait réduit ses effectifs, d’environ 6.000 salariés à temps plein sur cinq ans, pour la Cour, cet effort reste insuffisant. Ainsi, son rapport préconise que la SNCF « […] devra, dans les années à venir, poursuivre sa politique de réductions des emplois ». Cela signifie le retrait d’au moins 2.000 employés à temps plein par an. Selon la Cour des comptes, les réorganisations effectuées au sein du groupe ont provoqué des « excédents dans certains métiers et certaines régions ». Moyennant quoi, seules de future suppressions de postes pourront résorber les dysfonctionnements de la SNCF.
Un dialogue social bloqué
Les dysfonctionnements de la SNCF sont épinglés sans détour par la Cour des comptes.En dehors des divers dysfonctionnements de la SNCF, la Cour souligne en plus un blocage des négociations entre les représentants du personnel et la direction. Cela, malgré des efforts de dialogue social poursuivis depuis des années. Ainsi, pour la Cour, « Ce dialogue a perdu en efficacité avec le temps, certaines instances ne permettant plus des échanges productifs. » De fait, le rapport de la Cour épingle même une situation conflictuelle dont « […] le degré est élevé ».
Trop d’avantages sociaux
La Cour conclue, pour que la situation soit totalement assainie, que le groupe devra finir par remettre en cause sa politique « […] d’avantages sociaux, qu’il sera nécessaire de revisiter ». Entre autres, les réductions accordées aux personnels sur les billets de train, chiffrées à 220 millions d’euros. Celles-ci sont devenues un poids trop important. Cela entraîne pour la SNCF une charge financière considérable et une perte de chiffre d’affaires. Bref, ces recommandations de la Cour ont de quoi alimenter encore un peu plus la colère actuelle des syndicats de cheminots.
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