Discrimination médicale : un réflexe encore trop répandu
Selon une enquête récente menée par le Défenseur des droits sur la discrimination médicale, celle-ci toucherait environ un patient sur dix. Ce phénomène de refus de soins est subi par les personnes financièrement précaires. Cette discrimination a été vérifiée au sein de trois spécialités médicales différentes.
Trois spécialités représentatives
Aujourd’hui en France, les personnes dans le besoin, bénéficiant des aides médicales de la CMU-C ou de l’ACS, subissent souvent une discrimination médicale. En effet, l’étude réalisée sur l’accès aux soins par le Défenseur des droits a fait ressortir ce phénomène. Celle enquête a vérifié l’accueil réservé à ce type de patients dans trois spécialités distinctes. Ainsi, une mise à l’écart a été observée chez 15 % de psychiatres libéraux, 11 % des gynécologues, et 9 % de chirurgiens-dentistes. De fait, lorsque ces professionnels sont contactés par des personnes en situation précaire, ils préfèrent parfois éviter de leur donner un rendez-vous. Ce, au profit d’autres patients, moins vulnérables économiquement.
Des tests téléphoniques aléatoires
Le déroulement de cette l’étude a eu lieu cette année, entre les mois de février et mai. Au cours de cette période, cette enquête s’est basée sur des tests téléphoniques. Ils ont concerné l’ensemble du territoire. Ainsi, cette étude a contacté un total de 1.500 cabinets médicaux. Dans chacune des trois spécialités testées, trois appels fictifs étaient utilisés. Chaque appel présentait un scénario type. A savoir, une demande de rendez-vous d’une patiente lambda, puis d’une patiente d’origine africaine, et enfin d’une personne bénéficiant soit de la CMU-C, soit de l’Aide Complémentaire Santé.
Un résultat accablant
La discrimination médicale est toujours pratiquée aujourd’hui en France. Elle est subie par les patients en situation précaire.Au total, 12 % des cabinets testés ont pratiqué une discrimination médicale. De fait, 70 % des demandes lambda ont obtenu un rendez-vous. A l’inverse, seulement 58 % de celles liées à un dispositif d’aide médicale ont abouti. En revanche, la simulation présentant une patiente d’origine africaine n’a rien changé. Au niveau juridique, cette pratique sélective est contraire à la déontologie médicale. Par conséquent, elle est considérée comme un délit.
La région francilienne en tête
Cette étude menée par le Défenseur des droits a révélé que la discrimination médicale, pratiquée par des professionnels de santé, était plus fréquente en région francilienne. Globalement, ce triste record touche presque deux fois plus souvent les bénéficiaires de l’ACS que ceux de la CMU-C. En priorité, ce phénomène s’expliquerait par la crainte chez certains médecins de remboursements insuffisants, ou encore trop tardifs. De plus, ces deux couvertures spécifiques restent encore mal connues. Aujourd’hui, la CMU-C et l’ACS concernent, cumulées, environ sept millions de bénéficiaires. A l’avenir, la prise en charge des patients en situation de précarité devraient s’améliorer. Cela, grâce à la toute nouvelle création de la Complémentaire Santé Solidaire. Celle-ci vient juste d’être mise en place. Désormais, ce dispositif d’aide médicale rassemble les personnes bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS.
- Nous vous invitons à lire également notre article sur les initiatives pour lutter contre la désertification médicale
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article du Monde