Consigner les emballages des boissons : un a priori favorable
Selon une enquête Ipsos, faite pour le groupe Boissons Rafraîchissantes de France, plus de neuf Français sur dix sont favorables au fait de consigner les emballages de boissons. De plus, 85 % pensent que ce principe n’entraînera pas de coût pour les consommateurs.
Un principe bien accepté
Cette enquête montre donc que les Français sont prêts, sur le principe, à accepter un système pour consigner les emballages des boissons. Un changement d’habitude qui pourrait les encourager à ramener bientôt dans les magasins ou des points de retrait leurs bouteilles ou leurs canettes vides. En échange, pour les pousser au recyclage, ils percevraient quelques centimes. Ainsi, on pourrait voir un jour la fin du tri personnel et de l’usage des traditionnels bacs jaunes. En tous cas, ce système recueille pour le moment une opinion favorable. Le résultat de cette enquête est apparu au moment où, mardi dernier, commençait l’examen au Sénat du projet de loi pour l’économie circulaire. Ce projet est mené par Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.
Un système qui prendra du temps
D’après un sondage récent, les Français sont prêts à accepter le principe de consigner les emballages des boissons.En principe, pour que le montant d’une consigne additionnelle soit admis, il faut qu’il reste raisonnable. Sans doute, aux alentours de 15 centimes par produit. Car ce montant devra aussi être assez attractif pour encourager les usagers à rapporter leurs emballages ou leurs bouteilles usagés. Ce qui pourrait poser problème avec les eaux dont le tarif est très économique. En effet, il ne faudrait pas que consigner les emballages des boissons double le prix de certaines bouteilles. Cela risquerait de faire chuter les ventes, ou d’entamer l’envie des consommateurs de respecter le principe d’une consigne.
De la patience
Différentes analyses montrent que consigner les emballages des boissons prendra du temps à s’imposer. Vraisemblablement trois ans. De plus, ce changement de comportement rencontrera sans doute l’opposition des industriels du recyclage. En effet, ces derniers ne souhaitent pas que la récupération des emballages en plastique via les bacs jaunes soit remise en cause. Par ailleurs, certaines collectivités se sont déjà prononcées contre ce système. En revanche, pour les fabricants de boissons, l’atout principal de la consigne est qu’elle sera le meilleur moyen de récupérer une part importante des 13 milliards de bouteilles mises sur le marché chaque année. En attendant, il faudra attendre que les débats parlementaires sur ce sujet se précisent. De fait, si consigner les emballages des boissons devenait une pratique courante, elle nécessiterait la création de 110.000 à 140.000 points de collecte d’ici 2022.
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