Changer de banque : une envie pas si simple
Changer de banque est un geste souvent présenté comme une simple formalité. Or, cela reste une procédure encore difficile. Pour preuve, en 2019, ce choix n’a été fait que par 2,5 % des consommateurs. Une réalité que démontre la dernière étude réalisée par l’association UFC-Que Choisir.
Une complexité artificielle
D’après l’analyse faite par UFC-Que Choisir, ce faible pourcentage pour changer de banque s’explique par une trop grande complexité. Or, pour l’association, cette difficulté serait « artificielle ». De plus, cet écueil est renforcé par le coût élevé du transfert de certains produits d’épargne, vraiment dissuasif. Théoriquement, le service de mobilité bancaire, lancé en février 2017, était censé faciliter le changement de banque pour les consommateurs. Il était concomitant à la loi Pacte. Cette facilité imposait aux établissements bancaires qui accueillaient un nouveau client de s’occuper des démarches de transfert de son compte courant. De plus, les établissements devaient aussi se charger des prélèvements et des virements liés à un nouveau compte. Malheureusement, l’analyse publiée ce 2 janvier par l’association de consommateurs met en évidence que cette loi en faveur de la mobilité bancaire comporte des « défaillances ». Ce constat négatif se base sur une enquête menée en novembre dernier, auprès de 110 organismes bancaires.
Un écart important entre souhaits et changements réels
Vouloir changer de banque s’accompagne souvent d’une procédure encore lourde.En fait, cette analyse sur le fait de changer de banque révèle un écart important entre le pourcentage des consommateurs qui a sauté le pas (2,5 %), et celui des particuliers qui avait envie de le faire. Soit 17 % ! Pour UFC-Que Choisir, ce différentiel « […] met en évidence l’incapacité du dispositif à favoriser une concurrence effective. » De fait, une demande de changement de banque sur dix ne serait pas prise en compte. Par ailleurs, cette enquête pointe aussi du doigt « une kyrielle d’erreurs […] imputables aux seuls professionnels ». Entre autres, des saisies inexactes de numéros de comptes, ou une incapacité à identifier les titulaires d’un compte. En définitive, selon cette étude, « près de 40 % des demandes de mobilité n’aboutissent pas à la clôture de l’ancien compte ». Principalement, en raison d’une complexité « artificielle » de la procédure. Par ailleurs, des coûts élevés générés par des frais de transfert de certains produits d’épargne (PEL, assurance-vie, etc.) poussent de nombreux clients à conserver effectivement leur ancien compte.
Des conclusion divergentes
Malgré cette enquête à charge, la Fédération Bancaire Française a exprimé son refus de changer de système. En effet, pour la Fédération, ce dispositif en faveur de la mobilité bancaire « […] gratuit, fonctionne (et) donne satisfaction ». Cela, pour la quasi totalité de ses utilisateurs. De plus, cet organisme, représentant les intérêts bancaires en France, rappelle que « ce service a nécessité des investissements lourds et coûteux de la part des banques […] ». Par conséquent, pour changer de banque, « […] il serait contre-productif de le modifier. » Une conclusion en complète contradiction avec l’enquête menée par UFC-Que Choisir. D’ailleurs, l’association de consommateurs encourage ses lecteurs à vérifier leur facturation annuelle de frais bancaires. Pour cela, l’association met à disposition un comparateur gratuit sur son site. Ce, pendant dix jours.
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