Baisse du Livret A : une mesure liée à l’inflation
Mercredi dernier, Bruno Le Maire a annoncé que le taux du Livret A allait passer de 0,75 % à 0,50 %. Ce, dès le 1er février prochain. Cette baisse du Livret A va toucher un part importante de l’épargne des Français. En moyenne, par Livret, elle devrait coûter 12 euros par an.
Un placement largement populaire
Malgré cette baisse du Livret A, cette formule de placement continuera sans doute d’attirer une part importante de l’épargne des Français. A ce jour, on compte dans le pays 55 millions de Livrets ouverts. Un succès paradoxal, si l‘on considère que le taux qu’il va rapporter ne compensera même plus celui de l’inflation. Néanmoins, cette faible rémunération sera toujours supérieure à celle, inexistante, des 400 millards d’euros qui dorment aujourd’hui sur des comptes bancaires courants. Ces placements sur le Livret A rivaliseront avec les fonds en euros des assurances vie. D’ailleurs, eux aussi sont en baisse.
Un choix assumé
Pour Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, maintenir l’ancien taux à 0,75 % aurait été « irresponsable et incohérent ». En effet, cela aurait été contraire à la politique « de diversification des placements » que le Gouvernement souhaite encourager. De plus, pour le ministre, un taux « fort » aurait été dissonant par rapport aux « milliers de Français qui attendent un logement social ». Par conséquent, cette baisse du Livret A respectera les récentes recommandations du gouverneur de la Banque de France, qui viennent récemment d’être publiées.
Un nouvel ajustement possible
Bientôt, la baisse du Livret A fera qu’il ne compensera plus le taux de l’inflation.Après cette baisse du Livret A, un nouvel ajustement de son taux pourra éventuellement être appliqué dans six mois. Ce sera à la Banque de France d’en décider. Lorsqu’elle aura finalisé ses prochains calculs du taux de rémunération des livrets d’épargne. De fait, cette institution est chargée de les réglementer. Pour cela, elle se basera sur la moyenne des taux d’intérêt monétaire à court terme. Tout en tenant compte de l’évolution de l’inflation sur les six derniers mois. En appliquant strictement cette formule, le taux du Livret A aurait dû aboutir à une rémunération à 0,23 %. Par conséquent, un taux maintenu à 0,50 % reste un choix « généreux ». Le fait de ne pas descendre en dessous de ce chiffre symbolique est une décision prise par François Villeroy de Galhau, le gouverneur actuel de la Banque de France. Pour aller dans le même sens, Bruno Le Maire a assuré que la baisse du Livret A ne devrait jamais aller « sous le niveau plancher de 0,5 % ». Cette même règle sera appliquée au Livret de Développement Durable et Solidaire, le LDDS. Sauf si dans six mois, la Banque de France décidait d’une orientation différente.
Une révision possible du Livret d’Epargne Populaire
Dernièrement, dans un récent communiqué, la banque centrale a expliqué que les prévisions d’inflation pour l’année 2020 n’étaient pas favorables au maintien de taux d’intérêt monétaires élevés. Pour preuve, l’institution financière prévoit aussi d’abaisser à 1 % le taux de rémunération du Livret d’Epargne Populaire. En effet, son calcul est lié à celui de la baisse du Livret A. De plus, ce taux dépend aussi de l’inflation moyenne, observée dans le pays au cours des six derniers mois.
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