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Les Français ont tendance a moins donner aux associations qui aident les plus démunis.

Baisse des dons aux associations : moins de générosité

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Baisse des dons aux associations : un constat évident

La baisse des dons faits aux associations est une réalité, actuellement palpable. Selon une récente étude réalisée par France Générosités, les dons reçus par les associations caritatives ont chuté de plus de 4 % l’année dernière. Une tendance à la fois très préoccupante et historique.

Une érosion chiffrée

Ces chiffres viennent confirmer ce que le monde associatif observe depuis des mois : une érosion des dons en France. Le Baromètre publié par France Générosités regroupe les résultats provenant de 22 grandes associations caritatives. Sans appel, son bilan révèle un fléchissement de 4,2 % des aides versées en 2018. Jusqu’à présent inédit, ce résultat indique une baisse réelle des dons aux associations. De fait, celles-ci enregistrent moins de générosité dans les montants qu’elles reçoivent. Or cette chute ne s’était pas produite depuis vingt ans. De plus, ces chiffres ne sont pas figés. Par conséquent, ils pourraient faire apparaître une tendance encore plus sévère d’ici la fin cette année. En attendant, Pierre Siquier, président de France Générosités, a confirmé ce courant. Ainsi, il vient de déclarer : « La baisse est là […], 2018 est une très mauvaise année pour les associations. »

Une perte sensible

Pour l’ensemble du monde associatif, ce retrait correspond environ à une perte d’environ 120 millions d’euros. Cette estimation est calculée à partir des  3 milliards d’euros de dons que les particuliers ont dernièrement déclarés aux impôts. Les spécialistes du secteur caritatif, comme Recherches et Solidarités, considèrent que cette baisse des dons aux associations représente un phénomène inquiétant. En effet, il ne s’était pas produit « […] depuis au moins 1995, lorsque les grandes grèves avaient totalement perturbé les collectes de fin d’année. » Jusqu’à présent, les observateurs constataient plutôt une hausse régulière des dons chaque année. Même si cette progression restait limitée. L’année 2018 marque donc un réel changement.

Une chute confirmée

Au cours de l’année dernière, différentes organisations ont enregistré des collectes plus faibles qu’auparavant. Dans le secteur médical, la Ligue contre le cancer a subi 16 % de dons en moins. De son côté, l’Institut Pasteur a constaté un affaissement de 11 %, la fondation Apprentis d’Auteuil de 19 %, et le Secours catholique de 7 %. Evidemment, toutes ces baisses sont préjudiciables à la recherche et au maintien des aides.

Plusieurs facteurs aggravants

En 2018, la baisse des dons aux associations a été sensible.

L’année 2018 a produit un phénomène de rupture pour des raisons concrètes. De fait, trois éléments majeurs ont joué un rôle décisif dans la baisse des dons versés aux associations. D’abord, la mise en place du prélèvement à la source. Ensuite, la hausse de la CSG sur les retraites. Cela a entraîné un affaissement des dons versés par les foyers modestes. Enfin, la suppression de l’Impôt Sur la Fortune, l’ISF. Ce changement a poussé ls plus riches à dépenser leurs dons différemment. Au total, sur les 900.000 € manquants, on estime qu’une chute de 400.000 € serait directement causée par cette mesure gouvernementale.

Un calcul simple

Le remplacement de l’ISF par l’IFI, l’Impôt sur la Fortune Immobilière, a considérablement changé la donne. Alors que l’ISF concernait auparavant 350.000 foyers, l’IFI n’est plus appliquée aujourd’hui qu’à 150.000 foyers. De cette manière, ces derniers ont pu déduire de leurs impôts 75 % de leurs dons. Toutefois, cette déduction a été plafonnée à 50.000 €. Ce changement fiscal a pesé sur la baisse des dons aux associations. Indiscutablement, ce phénomène s’est répercuté sur les versements caritatifs, privant ainsi les plus fragiles d’aides importantes.

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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.