En ce début d’été, le Gouvernement semble prêt à revoir les modalités de l’Assurance-chômage. Plusieurs signes le confirment : lundi dernier, à Versailles, Emmanuel Macron a demandé aux syndicats et au patronat de renégocier les règles d’indemnisation actuelles, en vigueur depuis 2017. Le lendemain, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a expliqué au Sénat, alors qu’on observe actuellement un redémarrage de l’emploi, que : « […] il y a néanmoins un chômage de longue durée sur lequel les partenaires sociaux pourraient avoir envie de faire quelque chose. »
La problématique du chômage de longue durée
Cette formulation, pour le moins sibylline, a de quoi laisser présager un réajustement, qui pourrait être envisagé à court terme par l’exécutif. En tous cas, les propos tenus par la ministre pourraient s’appliquer à l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS), versée aujourd’hui aux personnes qui ont épuisé leurs droits au chômage. Cet encouragement à « faire quelque chose » indiquerait-il une volonté du Gouvernement de faire des économies en cessant de financer cette Allocation ? Rien d’officiel pour l’instant, mais ces allusions ont quand même de quoi alimenter quelques interrogations légitimes.
Une réaction de la CFDT
Face à ce flou actuel, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a choisi de prévenir le Gouvernement qu’il refuserait de financer l’actuelle Allocation de Solidarité Spécifique par un prélèvement fait sur les cotisations salariales, aujourd’hui versées à l’Unédic. Il a d’ailleurs précisé sa position en déclarant sans détour : « Je le dis très clairement, on ne pourra pas faire mieux avec moins. »
Réforme de l’Assurance-chômage : elle se dessine
Cette rénovation de l’Assurance-chômage reste probable, car elle serait une suite logique à l’annonce déjà faite, en juin dernier, aux partenaires sociaux. En effet, l’accès à l’Assurance-chômage, promise à deux nouvelles catégories de travailleurs – les indépendants et les salariés démissionnaires -, avait déjà donné le ton. Par ailleurs, il faut rappeler que le candidat Emmanuel Macron avait annoncé, alors qu’il menait sa campagne : « Nous permettrons à tous les travailleurs d’avoir droit à l’Assurance-chômage. Les artisans, les commerçants indépendants, les entrepreneurs, les professions libérales, et les agriculteurs disposeront, comme les salariés, de cette protection, (ainsi que les) salariés qui démissionnent. ».
De toute évidence, cette annonce représentait déjà la preuve que l’exécutif ne considère pas l’Assurance-chômage comme une prestation sociale figée.
Le Bulletin des Communes vous propose de : lire aussi
Le Bulletin des Communes conseille : lire aussi