Accords de libre-échange : les éleveurs et agriculteurs français très inquiets
Actuellement, les agriculteurs et éleveurs français rejettent massivement les deux accords de libre-échange avec le Canada et le Mercosur. D’ailleurs, de nombreuses actions sont actuellement en cours. Elles veulent sensibiliser la classe politique à ce refus généralisé. Diverses mobilisations ont eu lieu pour faire annuler ces accords.
Deux traités qui posent problème
Aujourd’hui, deux accords de libre-échange inquiètent profondément les agriculteurs et éleveurs français. D’une part le CETA, conclu entre l’Union européenne et le Canada. D’autre part, celui prévu avec le Mercosur. En effet, ce dernier pourrait unir les vingt-huit pays européens avec cinq pays d’Amérique latine. Il s’agit de l’Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l’Uruguay et du Venezuela. Les députés pourraient valider le CETA à l’Assemblée nationale mardi prochain. Quant à l’accord avec le Mercosur, très contesté, le Sénat a dû le réétudier.
Des actions contre des risques de catastrophe économique et sociale
Hier, la Coordination rurale a organisé un rassemblement devant l’Assemblée nationale pour s’opposer au CETA. Cette action a mobilisé plus d’une centaine d’agriculteurs, et des représentants d’organisations d’agriculteurs et d’éleveurs. Leur but était de sensibiliser les élus sur les conséquences négatives d’une validation de cet accord de libre-échange. Pour eux, ratifier le CETA ferait « […] disparaître un modèle agricole, basé sur des exploitations familiales respectueuses des attentes sociétales ». Ainsi, les producteurs français craignent ensuite une concurrence déloyale. De fait, ils redoutent aussi une future baisse des prix imposée aux producteurs. Celle-ci serait due à des importations massives de produits de moins bonne qualité. En réaction, la Coordination rurale appelle à respecter un « principe d’exception agriculturelle ». Il aurait le même sens que l’exception culturelle française.
Traité avec le Mercosur : un second conflit en perspective
Les accords de libre-échange avec le Canada et le Mercosur cristallisent les craintes de beaucoup de producteurs français.Dans l’Hexagone, les filières agricoles et d’élevages bovins craignent aussi l’accord conclu avec le Mercosur. Selon elles, ce traité pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le bétail, la volaille, les porcs, le lait, le sucre et le miel. A ce sujet, Bruno Dufayet, président de la Fédération Nationale Bovine, a expliqué que les normes européennes ne pouvaient plus être protégées « […] au travers des accords de libre-échange ».
Des tentatives d’apaisement
Afin d’apaiser les nombreuses craintes soulevées, la Commission européenne a assuré que « […] aucun produit du Mercosur ne pénétrerait dans l’Union sans respecter les normes alimentaires de l’Union européenne. » Cela, dans le but de rassurer les producteurs et les consommateurs. De plus, Phil Hogan, le commissaire européen à l’Agriculture, a expliqué que Bruxelles pourrait débloquer des sommes de soutien si cet accord perturbait des marchés agricoles dans l’Union. Ainsi, l’aide apportée pourrait alors atteindre un milliard d’euros. Par ailleurs, Phil Hogan a dénoncé de nombreuses « informations erronées » qui circulaient actuellement sur l’accord conclu avec des pays d’Amérique latine. Malgré tout, rien ne garantit que ces promesses parviennent à calmer les réelles inquiétudes des agriculteurs et des écologistes français.
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