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Valproate : des indemnisations devraient être rapidement accordées

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Valproate : le Gouvernement veut aider les femmes victimes d’un scandale médical.  

 

Dépakine, des indemnisations prévues.

Dépakine, des indemnisations prévues.

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, vient d’annoncer ce lundi 25 juin, lors d’une interview radiophonique diffusée sur France-Inter, qu’elle souhaitait qu’un fonds soit rapidement mis en place pour indemniser les femmes qui ont accouché d’enfants handicapés par des malformations dues au Valproate, une substance responsable de divers handicaps constatés chez certains foetus.

Valproate : un scandale pharmaceutique

Le Valproate, intégré à différents médicaments, notamment la Dépakine, a été prescrit pendant 50 ans pour soigner l’épilepsie et les troubles de l’humeur, dont les comportements bipolaires. La Dépakine, un médicament dit tératogène, produit par les laboratoires Sanofi, ainsi que d’autres produits, a entraîné depuis 1967 de graves malformations et des troubles neuro-développementaux chez des milliers d’enfants. D’après les chiffres communiqués par l’Assurance Maladie et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), ces malformations auraient touché en France entre 2.150 et 4.100 enfants. Des troubles neuro-développementaux auraient été constatés au minimum chez 16.600 enfants, voire un total proche de 30.400 personnes.

Des troubles variés

Les problèmes qui affectent les enfants qui ont absorbé du Valproate sont multiples. Ils peuvent se manifester par divers troubles du comportement, nécessitant parfois un suivi psychiatrique, une faiblesse musculaire ou cardiaque, des difficultés à s’exprimer, un retard scolaire, etc. Suite au constat de l’étendue de ces divers handicaps, le Gouvernement souhaite maintenant discuter rapidement avec le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis des montants d’indemnisation qui seront versés aux parents concernés, en raison des troubles du développement causés par le syndrome Valproate.

Des aides prévues

Agnès Buzyn a expliqué à un auditeur de l’émission, père d’un enfant handicapé, que les indemnisations qui seront décidées devraient être versées sur fonds publics. Soucieuse d’apporter un soutien efficace, la ministre de la Santé a expliqué qu’elle souhaitait que les foyers touchés par un usage du Valproate puissent se tourner rapidement vers l’Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux (ONIAM), pour être indemnisés par l‘APESAC, l’Association des Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’AntiConvulsivant. Il a été démontré que ce syndrome a majoritairement été provoqué par la consommation de Dépakine. Madame la ministre a déclaré le 22 juin dernier, alors que la première estimation officielle du nombre de malades touchés était publiée, qu’elle jugeait « […] nécessaire que le laboratoire Sanofi assume ses responsabilités. » En réponse à cette déclaration, un porte-parole du groupe Sanofi a précisé à l’AFP, dans la nuit du 25 au 26 juin, que jusqu’à présent « aucune discussion n’avait été possible ».

Une interdiction

Aujourd’hui, tous les médicaments qui intègrent du Valproate dans leur composition sont désormais strictement interdits aux femmes enceintes ou en âge de procréer. Des exceptions sont parfois tolérées, mais seulement dans certains cas très particuliers d’épilepsie.


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Jean Jacques Alvo, né le 16 mars 1968, est un diplômé renommé de l'Institut d'études politiques de Paris. C'est après un séjour formateur de 2 ans aux États-Unis qu'il choisit d'emprunter le chemin du journalisme. Il fait ses premières armes dans la presse écrite, avant d'occuper une position clé dans le monde du journalisme en 2001. À cette date, il prend les rênes de la rédaction du Bulletin des communes. Sous sa direction, il réoriente la ligne éditoriale du bulletin pour cibler davantage les élus et les citoyens des collectivités locales et territoriales.