Elle a déjà été votée, mais ce n’est pas cela qui empêchera les élus de monter au créneau.
Ce week-end, la mairie de Valle di Rustinu n’était pas assez grande pour accueillir tous ceux qui avaient répondu à l’appel des cinq communautés de communes du canton Golu-Morosaglia.
Une réunion en forme de débat pour faire le point sur cette fameuse loi NOTRe et mettre en place des actions.
Car s’il y a un constat qui fait consensus dans le rural, c’est que ce texte signe, à plus ou moins long terme, l’arrêt de mort des petites communes.
À la tribune, s’alignent des élus locaux particulièrement remontés. Martin Baghioni, président de la communauté de commune E Tre Pieve, Pierre Pietri, maire de Valle di Rustinu, les conseillers généraux Jean-Marie Vecchioni et Cathy Cognetti-Turchini, ou encore Antoine Orsini, maire de la commune voisine de Castellu et président de la commission des finances de la CTC.
Et d’emblée, Jean-Baptiste Tafanelli, président de la com’com de la Vallée du Golu dénonce « une réforme institutionnelle voulue par l’État » : « Il est de notre devoir d’alerter nos concitoyens sur les dangers de cette réforme et sur le manque de moyens évidents pour gérer des intercommunalités toujours plus grandes, avec toujours plus de compétences et ce, au détriment des communes. »
« Cela ne fait qu’augmenter les coûts »
Des courriers ont été envoyés en ce sens. « Aux représentants locaux de la CTC, aux sénateurs, aux élus de tous bords, liste Martin Baghioni. À ce jour, nous n’avons reçu que trois réponses de Messieurs Giacobbi, Bucchini et Rocca-Serra. La mise en place de la collectivité unique a oublié les communes du rural. » Et surtout, les spécificités d’un territoire particulier.
Car, ce qui fait grincer les dents, c’est bien l’application à l’aveugle d’un texte sans cohérence aucune avec le terrain.
Et l’expérience des communautés de communes n’est pas pour rassurer : « Avec deux ans de recul, expose Jean-Marie Vecchioni, on se rend compte que cela a fait augmenter tous les coûts. La loi NOTRe est faite pour les grandes métropoles. »
Agnès Simonpietri, conseillère territoriale Femu a Corsica enfonce le clou : « Notre groupe a déposé une motion en juin à l’Assemblée de Corse, pour demander que ce regroupement ne soit pas appliqué, vu la démographie du Centre Corse. »